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chronique

  • « Frankenstein lui a échappé » d’André Caron

    Cette année marque le bicentenaire de la publication de Frankenstein ou le promothée moderne de Mary Shelley. Qu’on l’ait apprécié ou non, ce roman gothique est devenu un monument de la littérature anglo-saxonne. C’est que le roman a rencontré, dès sa parution, un immense succès. S’est ensuivie, tout au long du XIXe siècle, une panoplie de pseudo-adaptations au théâtre. Le XXe siècle n’est pas en reste : dès 1910, Thomas Edison en produit la première adaptation cinématographique (les curieux peuvent d’ailleurs visionner facilement ce court métrage sur la Toile). Au total, à partir de cette date et ce jusqu’à nos jours, le savant et sa créature se retrouveront plus de 150 fois à l’écran.

  • « Les batailles d’Internet » de Philippe de Grosbois

    L’indéniable réussite des Batailles d’Internet réside dans la possibilité de  »présentifier » le Web et de lui  »donner corps » en inversant la perspective souvent utilisée pour traiter du cyberespace. En fait, Philippe de Grosbois rabat le réel social, politique et écologique sur le virtuel pour établir la passerelle entre le réel et l’immatériel : « loin d’être à l’extérieur de nos vies  »réelles », le réseau intègre maintenant un nombre croissant de nos interactions et échanges […]ix. » Il s’agit ici de mettre en lumière le fait que « [l]es batailles politiques et économiques qui prennent place sur Internet ne sont pas isolés de celles qui se déploient dans d’autres sphères de la sociétéx. » L’attention particulière de l’essayiste à se diriger vers les faits humains et sociaux lève le voile non seulement sur les impacts écologiques de l’utilisation d’Internet, mais aussi sur un enjeu crucial, celui de l’Internet libre. Il se trouve que « [t]outes les potentialités ouvertes par Internet, sur les plans de l’expression individuelle, de la culture, du journalisme ou de la démocratie, font l’objet d’une contre-attaque puissante et concertéexi. » L’État et les entreprises vont employer différents moyens pour limiter la liberté des internautes : les dispositifs de surveillance, les mécanisme de contrôle des communications et des mesures de répression contre les cyberactivistes. Si l’on doit mobiliser une « résistance numérique » pour riposter à ces mesures liberticides, celle-ci doit être orientée de façon à garantir la neutralité du réseau ( « la non-discrimination dans le traitement de l’information, tant de la part des fournisseurs d’accès à Internet que de la part des Étatxii ») ou à combattre les visées monopolistiques des géants du Net. Tout ceci sert, selon Philippe de Grosbois, à « conjurer les risques de centralisation et d’appropriation du réseau [et] à contribuer à son développement à des fins populaires et citoyennesxiii ».

  • Hôtel Lonely Hearts de Heather O’Neill

    Hôtel Lonely Hearts trace donc le parcours de ces deux êtres lumineux, Rose et Pierrot, en suivant une forme assez classique : ils naissent, tombent amoureux, puis vieillissent et rencontrent de nombreuses embûches qui les éloignent. Chaque événement sort toutefois de l’ordinaire, à commencer par leur naissance on ne peut plus tragique et leur enfance dans la désolation d’un orphelinat. Leur coup de foudre fulgurant et la découverte de leurs remarquables dons pour la scène laissent par la suite présager un avenir qui déjoue les pronostics et attisent de puissances jalousies.

  • Interférences de Connie Willis

    À la fin de l’année 2017 est paru au éditions Bragelonne le tout dernier livre de l’auteure de science-fiction américaine Connie Willis intitulé Interférences. Willis est une auteure que j’ai découverte à la fin des années 1990 et qui ne m’a jamais déçu. Malheureusement elle est méconnue au Québec, mais elle mérite toute notre attention. Suite à la parution de ses romans et de ses nombreuses nouvelles, elle a remporté à de nombreuses reprises des prix très importants dans le monde de la science-fiction/fantasy. Elle a mis la main entre autres sur le prestigieux prix Hugo onze fois, le Nebula sept fois et le Locus à douze reprises. Son cycle racontant les aventures d’historiens d’Oxford qui voyagent dans le temps est son œuvre la plus populaire. Ce cycle contient quatre romans : Le grand livre, Sans parler du Chien, Black-Out et All Clear. Avec Interférences, elle change complètement de registre pour aborder le sujet de la… télépathie.

  • La disparition de Josef Mengele d’Olivier Guez

    Helmut Gregor, Fritz Ullmann, Fritz Hollmann et Peter Horchbichler. Ces différents noms convergent vers une seule et même personne, soit Josef Mengele, médecin au camp d’extermination d’Auschwitz de mai 1943 jusqu’à l’offensive de l’armée soviétique en janvier 1945. Les pseudonymes cités plus haut auront servi à Mengele pour fuir l’Europe et pour résider en Amérique du Sud durant des années.

  • Le roman noir d’Yves Ravey

    C’est l’histoire truculente de Marcello Martini, dont la vieille tante fortunée, négligée de visite depuis plus de 20 ans, l’informe de la fin de ses virements mensuels et de la possibilité qu’elle entrevoit de le déshériter. Cette menace à sa survie financière, après vingt années d’exil au Libéria, impose une visite à sa tante Vicky. Cet exil est en fait une fuite résultant de la condamnation d’un homme innocent incriminé par une lettre anonyme.

  • Ma revue de l’année

    Nous voilà déjà rendus en décembre et c’est le temps de débuter nos bilans de l’année. C’est pourquoi dans mon dernier texte de 2017 je vous fais un petit palmarès de mes livres favoris de cette dernière année.

  • Les deux royaumes de Pierre Vadeboncœur

    Avec grande prudence et pudeur, et pour assurer l’intégrité de ce qui surgit en lui comme une saison inconnue, mais aperçue de loin en loin, le livre s’ouvre sur la tentative de partager la lente progression d’une conscience vers les espaces de sa vraie destination. Lent, périlleux et difficile, c’est un acheminement dont les voies sont obstruées par une espèce d’abandon de tout un chacun au profit de l’immédiat, d’un présent désengagé et désenclavé de toute forme d’épaisseur culturelle, d’une conduite que les notions de vérité, de beau et de bien n’inspirent plus, d’une pratique de la condition humaine l’officiant à une négation en acte de tout ce qui rend digne le sacrifice de son ego.

  • Maggie Nelson : «Autobiographie d’un procès»

    Trente-cinq après le violent assassinat de Jane Mixer, en 1969, on leur annonce la réouverture de l’enquête, encore irrésolue. Étant donné les avancées technologiques sur l’analyse des empreintes génétiques, des preuves accablent un nouveau suspect, dont le crime présumé avait été imputé jusqu’à présent à un tueur en série assez publicisé à l’époque. Ainsi Une Partie rouge œuvre sous-titrée « Autobiographie d’un procès », retrace d’abord comment l’auteure et son entourage ont vécu ce procès et l’engouement qu’il suscite dans les médias.

  • Dirty Sexy Valley d’Olivier Bruneau

    À la lecture de Dirty Sexy Valley, on a l’impression que son auteur, Olivier Bruneau, a visionné les films d’horreur américains de l’âge d’or du slasher (début des années 1980) et les films dits eurothrash (particulièrement du cinéma italien des années 70 et 80) en prenant soigneusement des notes. Comme si cela ne suffisait pas, l’auteur profite de la liberté relative que lui donne l’écriture et multiplie les effets gores, les scènes de sexe et les séances de torture à un rythme qui laisse le lecteur pratiquement essoufflé.

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