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Jérôme Vermette

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    « Star Wars » de Will Brooker

    La superbe collection BFI : Les classiques du cinéma chez Akileos poursuit son développement avec la publication de l’étude d’Ian Brooker sur Star Wars. La récente sortie en salle de l’épisode VIII m’apparaît comme un moment idéal pour se plonger dans la lecture de ce texte qui est fascinant à maints égards.

    Ian Brooker introduit son sujet par une revue historique de la réception critique du film. On a beaucoup glosé sur l’importance de ce film en tant que blockbuster, réduisant la séduction qu’il exerce à la simplicité de son scénario, un soi-disant manichéisme qui ne peut que charmer les plus jeunes. Mais Brooker va plus loin : en jetant un œil aux premiers films de Lucas, tant ses courts métrages que ses longs (THX 1138 et American Graffiti), il remarque que l’on a fait du père de Star Wars un artiste expérimental qui aura sacrifié sa vision au profit d’une entreprise commerciale.

  • Streamliner, de ‘Fane

    ‘Fane est un scénariste accompli. Il utilise les archétypes (qu’il mettra un malin plaisir, au cours du récit, à mettre sens dessus dessous) pour mettre en scène des personnages dont quelques mots lancés ici et là suffiront à établir l’historique et la personnalité. Sa galerie de personnages, dans laquelle les femmes ont une place de choix, ferait l’envie d’un Quenton Tarantino (de toutes évidences, les films du célèbre cinéaste sont ici une source d’inspiration). Son style graphique est aussi sublime que parfait pour ce type de récit : on sent le style nerveux dans chacune des pages, à mi-chemin entre le dessin à main levé et l’œuvre à laquelle on porte une grande attention aux détails. Les voitures rutilent et fleurent bon l’essence et l’huile!

  • Dirty Sexy Valley d’Olivier Bruneau

    À la lecture de Dirty Sexy Valley, on a l’impression que son auteur, Olivier Bruneau, a visionné les films d’horreur américains de l’âge d’or du slasher (début des années 1980) et les films dits eurothrash (particulièrement du cinéma italien des années 70 et 80) en prenant soigneusement des notes. Comme si cela ne suffisait pas, l’auteur profite de la liberté relative que lui donne l’écriture et multiplie les effets gores, les scènes de sexe et les séances de torture à un rythme qui laisse le lecteur pratiquement essoufflé.

  • Soft City, Pushwagner

    Il suffit de jeter un œil à l’œuvre de Pushwagner, le peintre (site officiel : www.pushwagner.no), pour comprendre que la seule et unique bande dessinée qu’il ait réalisée dans sa carrière, Soft City, sera une singulière expérience. Les quelques tableaux et illustrations qu’on y retrouve sont de glaciales représentations d’une violente déshumanisation causée par la bureaucratie et ses avatars (blocs d’appartements, armée, etc.). Soft City s’inscrit dans la même lignée thématique.

  • Wonder Woman : une mythologie du XXe siècle

    Ce volumineux album contient 18 aventures de la princesse amazone, du tout premier récit complet publié à l’été 1942 jusqu’à un court épisode paru en 2015. Les récits ont été sélectionnés afin de représenter les diverses incarnations marquantes du personnage, de ses combats titanesques avec ses némésis traditionnelles aux combats cosmiques de la Ligue de Justice en passant par ses aventures plus mythologiques à la fin des années 1980. Ce qui rend cet ouvrage encore plus palpitant, c’est qu’il dresse en même temps un panorama de l’histoire des comics américains, les fameux âges de la bande dessinée super-héroïque : l’âge d’or (des années 1940 jusqu’aux années 1960), l’âge d’argent (fin des années 1960 et les années 1970), l’âge de bronze (années 1980) et l’âge des ténèbres (années 1990 : mentionnons que le nom donné à cette période n’a rien à voir avec une quelconque allusion à l’effervescence artistique, mais réfère davantage aux thématiques explorées).

  • Nous, d’Evgueni Zamiatine : le bonheur dans une prison de verre.

    Nous est un roman exigeant. Entièrement écrit sous forme de notes par le personnage principal et narrateur de l’histoire, il n’est pas seulement une description d’un univers totalitaire cauchemardesque. L’auteur écrit aussi dans la plus pure tradition du classicisme russe : son style est une plongée d’une redoutable rigueur dans la psychologie d’un personnage qui n’a d’autre choix que de remettre en question l’entièreté de son monde, voire de son existence. Parce que D-503 est souvent bouleversé (après tout, il est façonné par l’État totalitaire!), il analyse ce qui lui arrive parfois comme étant des rêves, d’autres fois il semble incapable de terminer son idée tant il est sous le choc. Mais le lecteur ne peut manquer d’être fasciné par le voyage auquel il est convié, d’autant plus que l’imaginaire de Zamiatine a, avec une grande finesse, évité le piège ultime de la science-fiction classique : la caducité des technologies et des découvertes (on se rappelle, par exemple, ces Premiers Hommes dans la Lune de H.G. Wells).

  • Alain Deneault – De quoi Total est la somme ?

    L’histoire de Total débute durant la Grande Guerre, période durant laquelle la France connaît une pénurie d’hydrocarbure. C’est ce qui mène à la création de l’entreprise en 1924 (sous le nom de Compagnie française des pétroles) car le gouvernement français désire s’émanciper des entreprises anglo-saxonnes. Deneault nous fait découvrir les rouages d’une administration à la fois opaque (afin de masquer liens de l’entreprise avec les hommes d’état par exemple ou les placements effectués par celle-ci dans les paradis fiscaux, un thème cher à l’essayiste) et amorale.

  • Bienvenue dans la quatrième dimension : La pluie des Corps

    9782390141846 La pluie des Corps | Sandawe Bienvenue dans la quatrième dimension : La pluie des… Read more

  • Thorgal au cœur de la folie

    Le scénario, bourré d’action, de Xavier Dorison s’étend sur 50 planches. C’est la première fois qu’un album de Thorgal dépasse 40 planches. Et pourtant, le récit ne traîne jamais en longueur, les ellipses réussies permettant de faire avancer à fond de train un récit riche en symboles et en péripéties. Quant au génial Rosinski, il poursuit son magnifique travail en couleurs directes, une méthode qu’il utilise depuis le dyptique « La Vengeance du Comte Skarbek ». Pratiquement chaque planche de cet album est saturée de rouge, donnant au travail de ce bédéiste hors du commun une dimension d’une grande puissance symbolique. Retraverser les quarante années depuis que Thorgal est condamné à mort par le roi Gandalf-le-Fou (toute première planche de la série) jusqu’à aujourd’hui nous permet de voir l’évolution et la recherche appliquée de ce grand artiste du 9ème art; un artiste qui se refuse à reproduire constamment la même formule.

  • Nick Cutter – Troupe 52

    Troupe 52 est une descente hallucinante dans la folie et l’horreur, le genre de roman que l’on ne peut lâcher avant d’avoir lu l’inéluctable fin, celle que l’on redoute mais qu’on a soif de connaître en même temps. Chef scout, Tim Riggs a amené sa troupe de quatre garçons, tous âgés de 14 ans, sur l’Île de Falstaff au large de l’Île-du-Prince-Édouard.

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