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Personne ne disparaît

Ce qu’il en a pensé

« How much can you do alone? Have you recently considered deleting your life without dying? Does everyone bother you? 256 pp[1]. »

Voilà les seules informations que Catherine Lacey donne à ses lecteur.trice.s sur son site internet afin de les convaincre de lire son roman Nobody is ever missing paru en 2014 chez Farrar, Strauss and Giroux, à New York. C’est cet humour incisif qui m’a tout de suite plu chez l’autrice new-yorkaise de 36 ans. Elle maîtrise l’art d’exprimer ses réflexions sur le sens de la vie en les cachant sous l’absurdité du quotidien. C’est léger, ça fait beaucoup de bien, et on rit, et il y a cette phrase qui surgit et qui met tout le reste en perspective. On saisit alors la profondeur des traumatismes qui habitent la narratrice car Personne ne disparaît est le récit d’une fuite vers soi, la dernière tentative d’une femme pour échapper à un mariage abusif et l’histoire d’un deuil. C’est aussi une quête pour arriver à passer de l’observation de sa vie à l’expérience de celle-ci.

« Et ça a duré un certain temps et je suis devenue un havre-d’émotions-authentiques, une personne au grand cœur, équilibrée et épanouie, une employée fiable, une femme capable d’entrer chez un traiteur, de commander un sandwich, de le manger et de lire le journal comme une femme adulte, sans penser la phrase Je suis une femme adulte qui mange dans une assiette, qui lit les nouvelles, parce que je n’étais pas observatrice de moi-même, mais j’étais un être étant, une personne qui est simplement au lieu d’une personne qui est presque. » P. 70.


[1]À consulter! https://www.catherinelacey.com/

Jonathan Huard

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