La liberté, c’est aussi la librairie

Notre collaboratrice Marie-Chloé Boulanger vous suggère cette semaine : La forêt barbelée, poésie de Gabrielle Filteau-Chiba parue aux éditions XYZ.

Ce qu’elle en a pensé

Le recueil de poésie La forêt barbelée est extrêmement émouvant, certains poèmes semblent être des lettres d’amour écrites à sa forêt. Le livre est habillé d’une œuvre d’Audrey Wilhelmy, dont la beauté et les détails délicats s’accordent judicieusement aux poèmes qu’elle recouvre. Si vous avez déjà lu les écrits de Gabrielle Filteau-Chiba, vous serez heureux de retrouver son univers. L’auteure est reconnue pour son amour et son respect de la nature et ce recueil est imprégné de ces sentiments. L’ouvrage, tel ses publications précédentes, est un plaidoyer pour l’environnement; les forêts, les cours d’eau et les espèces qui les habitent.

« Petite

Je viens en paix

Lis dans mes paupières basses

Mes mains vides

Tendues de désarroi

Toutes les excuses de mon espèce »

Ce livre, qui se déploie avec les saisons, nous parle aussi de solitude, d’isolement volontaire en nous présentant à la fois la joie lumineuse d’être libre sans le regard des autres, mais aussi de la part d’ombre qui s’y rattache, d’être seul(e) face à nos pensées sans distraction pour les éloigner. Au gré des saisons, l’ermite devient famille, elle aussi poursuit son cycle.

« La solitude est un art

pour le moins divinatoire

Entre patience et révélations »

Ces poèmes sont tels des offrandes pour une humanité plus attentive à la nature et une plus grande conscience collective face aux effets de nos actions sur la santé de la terre et de ses habitants. Dans toute son oeuvre, Gabrielle Filteau-Chiba génère des réflexions fort importantes, entre autres, sur la dégradation de notre environnement, mais aussi sur la féminité et ses multiples aspects. Ses ouvrages semblent être des appels à la bienveillance envers tout le vivant. À la lecture de chacun de ses livres, c’est la gratitude qui m’envahît pour cette voix qui proclame un message d’urgence, tellement nécessaire.

Marie-Chloé Boulanger