La Librairie La Liberté est située au 1073, route de l’Église, Québec (Québec), G1V 3W2

After de Jean-Guy Forget

9782897910020
Forget, Jean-Guy – After / Septentrion

Le carambolage amoureux

couvertureAfter fait partie de ces romans qui décortiquent l’« art d’aimer ». L’auteur y traite des relations passant du virtuel au réel, de l’amour à la haine, qui impliquent l’amour entre deux ou plusieurs personnes. Dans ce récit autofictionnel, Jean-Guy Forget nous fait vivre les montagnes russes de sa vie personnelle, dans ce chaos plus ou moins structuré de différents amours, de drogues et de fêtes arrosées. Nous passons d’un évènement à un autre, tout s’entrechoque. Le doute et les remises en question sont constants.L’écriture est pour lui un moyen de se débarrasser d’un surplus d’incompréhension, car, à défaut d’être compris par les autres, il tente de se comprendre lui-même en transposant ses états d’âme dans son récit. Il dépeint, au sens large, une génération qui ne sait plus où aller, perdue parmi tous les choix offerts, comme si la vie était un buffet chinois à volonté, bon marché et ouvert 24 heures sur 24. Ayant peur de se tromper, l’auteur consomme les relations et pour celles qui lui semblent stables, il les emboîte tel un château de cartes menaçant de s’écrouler à chaque instant. Il y a les relations auxquelles nous croyons, mais dans lesquelles nous aimons trop fort, mais si mal… Celles qui nous déchirent le cœur et qui laissent des traces indélébiles. Ce sont des amours toxiques, mais si réconfortants. Elles nous épuisent tant que nous sommes incapables d’y mettre un terme. Ces relations nous sont présentées comme des souvenirs emmêlés, passant du passé au moment présent. Nous sommes confrontés à la différence, à ce sentiment émergeant qu’est la non-binarité, à ces pronoms sans genre, sans étiquette. Grâce au style d’écriture de Jean-Guy Forget, nous sentons que le narrateur s’accroche à un mode de vie qui dépend de l’adrénaline, incapable de vivre simplement. Il est accro aux relations impossibles et de ce fait, il se drogue pour atténuer sa propre autodestruction. Entre l’indécision dans laquelle il flotte, son mal-être et sa dépendance affective, le narrateur est habité par l’espoir d’être comme tout le monde. L’espoir de ne plus s’épuiser à force de vivre…

Élizabeth Joosten

Categories:

Les chroniques d'Elizabeth, Romans, Suggestions de lecture