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Libre de lire

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    Détournement d’État de Julia Posca et Guillaume Hébert

    n cette période électorale, on ne peut nier que le livre de Julia Posca et Guillaume Hébert tombe à point nommé : une synthèse des quinze ans de règne libéral s’insère naturellement dans cette phase sensible de la vie démocratique. Puisant dans le large bassin d’études produites par l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS), les auteurs de Détournement d’État réussissent à dégager la logique qui a gouverné le Québec depuis 2003, par delà la fragmentation du traitement médiatique.

  • Nos suggestions estivales 2018

    La saison estivale s’accompagne souvent de moments accordés à la lecture. Les lecteurs occasionnels en… Read more

  • «3 fois dès l’aube» de Lapière/Samama

    Denis Lapière et Aude Samama n’en sont pas à leur première collaboration. Après avoir rendu hommage au roman de Jack London (Martin Eden, Futuropolis, 2016), le scénariste et l’illustratrice choisissent d’adapter Trois fois dès l’aube, un roman d’Alessandro Baricco paru chez Gallimard en 2015i. L’album qui en résulte se dévore, peut-être encore davantage que le roman lui-même – qu’il n’est, soit dit en passant, pas nécessaire d’avoir lu pour apprécier à sa juste valeur l’histoire qui est mise ici magnifiquement en images.

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    « La Cantine de minuit » de Yaro Abe

    Le scénario est bien simple. Dans un petit restaurant de Tokyo, le patron ouvre sa cantine de minuit à sept heures du matin. Au menu, le propriétaire, dont on ignore presque tout, n’a que quatre items : une soupe miso au porc, de la bière, du saké et du shôshû. Par contre, si le restaurateur possède les bons ingrédients, il va préparer tout ce que les clients désirent. Lorsque l’on pense à la cuisine et au manga, le premier réflexe de plusieurs est de penser à Jiro Taniguchi et à son manga Le gourmand solitaire. Tout comme dans ce classique, nous apprenons à connaître le Japon culinaire.

  • Trente-cinq ans à jouer aux héros

    Il est probablement difficile de nos jours de réaliser à quel point la collection Un livre dont vous êtes le héros chez Gallimard a été un véritable phénomène de librairie durant la première moitié des années 1980. Je me souviens encore très clairement du premier de ces livres-jeux que j’ai tenu entre mes mains: Le Seigneur de l’Ombre, le troisième tome d’une collection aujourd’hui épuisée, Dragon d’Or. La couverture sombre affublée d’un spectre armé d’une fauche, les illustrations intérieures à l’atmosphère fantomatique de Léo Hartas et cette intrigante “feuille d’aventure” sur laquelle on notait tous les détails de notre propre aventure avaient capté instantanément mon attention. Je ne le savais pas encore mais je venais de poser le pied sur une lande marquée d’un imaginaire foisonnant.

  • « Little Heaven » de Nick Cutter

    Le Mal est-il un principe qui habite chaque être humain, que nous le voulions ou non? Dans quelle mesure chacun d’entre nous doit-il composer avec une part plus ou moins obscure de son âme, de son esprit? Posé ainsi, le problème semble purement métaphysique, bien que, depuis Freud, la psychologie y ait son mot à dire. En 1898, Henry James posait en partie la question en donnant à sa fameuse histoire de fantôme ce « tour d’écrou supplémentaire » qui la rendait si délicieusement subversive. La narratrice rejetait sur la responsabilité d’anciens gardiens la personnalité malfaisante des deux enfants dont elle avait la garde; James avait eu le mérite de ne pas donner de réponses claires (d’autant plus que la santé mentale de la narratrice était pour le moins chancelante!).

  • «Duel au soleil» de Manuel Marsol

    Paru au Québec en avril, le titre Duel au soleil, de l’auteur et illustrateur espagnol Manuel Marsol, s’inscrit au catalogue jeunesse. Il suffit de se plonger dans les premières pages pour se laisser gagner. D’ailleurs, il est immédiatement devenu pour moi un coup de cœur. Il s’agit d’un véritable western. Tout y est : cowboy, indien, désert, chemin de fer, cheval, bison, serpent… C’est un livre où l’illustration se suffit pratiquement à elle-même, car il n’y a que très peu de texte. Plusieurs double-pages en sont tout simplement dénuées. Les quelques lignes qui parsèment le livre sont des dialogues entre les deux protagonistes, qui viennent rompre de façon humoristique la tension installée depuis le début.

  • Au pays des choses dernières : le voyage d’Anna Blume de Paul Auster

    L’intrigue du roman repose sur la quête d’Anna Blume, jeune fille de 19 ans qui part à la recherche de son frère William, envoyé plus tôt dans une ville lointaine en tant que journaliste et qui ne donne plus de signe de vie depuis des mois. Après un long voyage, lorsqu’elle parvient jusqu’à la ville en question, celle-ci ne ressemble en rien à ce qu’elle avait imaginé. Anna découvre un paysage de pierres et de ruines où règnent la violence, la misère et la mort. La ville l’emprisonne dans ses griffes et elle doit trouver le moyen d’y survivre. Ceci dit, le contexte apocalyptique est traité par Paul Auster avec originalité. Pas de surabondance d’événements destructeurs ni de combats démoniaques : l’auteur joue plutôt avec la précarité du monde et sa disparition – à l’origine, le roman porte le titre The Country of Last Things. Les objets disparaissent d’abord littéralement, puis c’est au tour des mots qui les désignaient de tomber dans l’oubli; la mémoire et le langage s’érodent eux aussi.

  • «P’tit gros» de Benoît Grelaud

    Ce roman se déroule sur une période de 14 ans, soit de 2004 à 2018. Par des chapitres courts et bien répartis, l’auteur nous transporte habilement d’une époque à l’autre dans la vie d’Axel, qui passe du jeune garçon solitaire vivant avec un surpoids terrible à espoir national aux jeux Olympiques, fier et entouré des personnes importantes de sa vie. Chargée d’émotions et de drames, cette lecture reste douce et percutante, sans faire dans le mélodrame. L’écriture est efficace et directe. Il pourrait parfois paraître difficile, pour un lecteur qui a peu vécu de profonds malheurs, à capter l’implicite dans la sobriété qu’a choisie l’auteur pour décrire les épreuves douloureuses vécues par les personnages. Pour quelqu’un ayant vécu des situations similaires, cette absence de détails donne un caractère respectueux et solennel à l’œuvre.

  • « La zone du dehors » d’Alain Damasio

    a zone du dehors est un roman d’anticipation, de philosophie, de politique et de révolution. L’année où se passe l’histoire est très symbolique : la fiction nous projette cent ans après le fameux livre d’Orwell qui annonçait une société totalitaire. Vingt ans après sa parution, le roman écrit par Damasio est toujours criant de vérité. Sa façon de voir comment l’Humain agit face aux technologies, aux médias, aux rapports humains trouve des correspondances avec notre époque. Par l’intermédiaire du personnage du professeur de philosophie, Captp, Damasio fait référence à Nietzsche, à Deleuze, à Foucault et à Drakf (philosophe contemporain de l’histoire). Cette utilisation de la philosophie, loin d’être lourde, appuie les gestes de la Volte et justifie, jusqu’à un certain point, ses actions.

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